Madame Liu

Fiche identité

  • Titre du livre: Madame Liu
  • Auteur: Zhang Yihe
  • Nombre de pages: 144
  • Édition: Ming Books
  • Année de publication: 2011

Résumé

Enfermée dans un camp chinois de rééducation par le travail, la narratrice rencontre Madame Liu condamnée pour un crime.

Avis     

C’est le second roman que je lis de cet auteur, et c’est le second coup de poing.  Cette histoire est juste à couper le souffle par sa beauté, sa simplicité et aussi son humanité.
L’auteur raconte ici des faits réels, lorsqu’elle s’est retrouvée enfermée dans un camp de rééducation. On découvre son quotidien: un travail harassant dans les champs, les tortures, les humiliations et les maltraitances divers, les liens qu’elles nouent avec les autres détenus. Quel courage d’avoir survécu à cet endroit sinistre !
Lors de son séjour dans cet endroit, l’auteur recueille les confidences de Madame Liu qui a tué son mari d’une manière atroce. L’auteur n’est pas là pour chercher des réponses ou des explications ni pour faire des reproches. Elle nous présente une femme dans toute son humanité, avec toutes ses contradictions. Son crime sera son fardeau jusqu’à la fin de ces jours ; ses conséquences sont si lourdes et si terribles que seule la compassion et l’empathie sont les seules réponses.
Le style d’écriture est simple, doux mais tellement émouvant. Dans sa façon de raconter, il n’y a ni colère, ni pathétique, rien que des faits bruts de ce qu’elle a vécu et entendu. C’est un témoignage bouleversant qui mérite d’être découvert et lu.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Madame Yang Madame Zou 

Baguettes chinoises

Fiche identité

  • Titre du livre: Baguettes chinoises
  • Auteur: Xinran
  • Nombre de pages: 350
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2007

Résumé

Lasses d’être méprisées parce qu’elles sont des femmes, trois sœurs quittent la campagne pour s’installer dans la ville de Nankin.

Avis     

Si vous espérez un roman basé sur la cuisine chinoise, détrompez-vous ! Les baguettes évoquées ici sont un terme pour désigner les femmes c’est-à-dire des ustensiles jetables, des fardeaux inutiles et incapables de soutenir financièrement une famille.
L’auteur raconte l’histoire de trois filles qui fuient la misère de la campagne. Arrivée en ville, elles essaient de se débrouiller tant bien que mal pour s’en sortir. Un roman autour des conditions des femmes me touche toujours d’autant plus que ce dernier est inspiré de faits réels.
Néanmoins, ce livre aurait pu être mieux. Je trouve que l’auteur rend ces récits de vie puérils et moralisateurs. Les trois jeunes femmes sont des oies blanches, naïves qui débarquent dans le monde citadin sans en connaître les codes sociaux, le fonctionnement et les moeurs. Heureusement, elles trouveront des personnes chaleureuses et accueillantes qui prendront soin d’elles. Je pense que la réalité est loin de ses trois contes de fées : qu’en est-il de celles victimes de prostitution ? de maltraitance ? de trafics en tout genre ? Ce n’est pas en débarquant près d’un saule à Nankin que des anges gardiens sympathiques vont vous conduire au paradis.
L’auteur évoque aussi les conditions de vie ardues des campagnes : les femmes utilisées comme monnaie de change ou outil corvéable à merci, la honte qui rejaillit sur une famille s’ils n’ont pas de fils, les différences entre la ville et la campagne.
Le style d’écriture est fluide mais ennuyeux. L’auteur n’a pas su donner de force à ce récit un peu bancal et mielleux. Le ton est tiède, prudent et explicatif sans être totalement engagée. Il y a beaucoup de longueurs. Par rapport à ces autres romans, ce livre est de moindre qualité.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog:  ChinoisesFunérailles célestes – L’enfant unique Messages de mères inconnues