Et que le vaste monde poursuive sa course folle

Fiche identité

  • Titre du livre: Et que le vaste monde poursuive sa course folle
  • Auteur: Colum McCann
  • Nombre de pages: 448
  • Édition: Belfond
  • Année de publication : 2009

Résumé

Cette histoire se déroule à New-York. Un funambule traverse les tours jumelles de World Trade Center sur une corde tendue : cet évènement est le fil qui va relier plusieurs personnes qui vivent à New-York.

Avis     

Après un magnifique voyage à New-York, j’avais envie de lire un ouvrage qui se passe dans cette ville unique qui m’a profondément marqué.
Lire ce roman c’est accepter d’être en difficulté : j’ai plusieurs fois perdu le fil dans cette histoire qui n’est ni un roman, ni une succession de nouvelles car les histoires de vie sont reliées entre elles par un fil ténu. Ce livre ressemble à un tableau, un portrait de personnages marginalisées et seules dans la jungle new-yorkaise. Le lecteur rencontre un prêtre irlandais nommé Corrigan qui est déterminé à aider les prostituées du Bronx; des mères qui ont perdu leur fils dans la guerre du Vietnam; un funambule qui réalise l’exploit de traverser les deux tours du Word Trade Center sur un câble tendu; une prostituée qui raconte son parcours de vie et ses choix; un couple d’artiste à la dérive dont le destin bascule après un accident de la route; des jeunes informaticiens qui piratent les cabines téléphoniques de New-York; un juge blasé par son travail etc.
Ces tranches de vie sont marquées par la solitude, par la misère et par un certain déterminisme : les gens sont prisonniers de leur vie et ne peuvent pas en sortir. C’est aussi pour cela que je n’ai pas mis plus en termes d’appréciation. Même si le style d’écriture reste agréable, l’auteur nous abreuve de descriptions qui ne font pas avancer le récit. A la fin du livre, je me suis dit : et ensuite ?
En plus, la construction du roman est décousue :  certains chapitres traitent de la vie d’un personnage qu’on reverra plus loin ; d’autres apparaissent et finissent par ne plus revenir. J’ai parfois eu du mal à m’y retrouver et à me remémorer qui était qui.
Pour conclure, je n’ai pas réussi à déceler la beauté de ce livre ni à accrocher à ce récit. Dommage !

L’homme qui savait la langue des serpents

Fiche identité

  • Titre du livre: L’homme qui savait la langue des serpents
  • Auteur: Andrus Kiviräkh
  • Nombre de pages: 470
  • Édition: Le Tripode
  • Année de publication: 2007

Résumé

Cette histoire se déroule en Estonie, quelque part dans une époque médiévale fantastique. Leemet a toujours vécu dans la forêt comme ses ancêtres avant lui. Mais leur mode de vie décline peu à peu : les gens préfèrent s’installer aux villages et adopter d’autres coutumes.

 Avis     

Ce livre nous plonge dans une ambiance particulière, à mi-chemin entre un monde médiéval et un univers fantastique.  Nous découvrons deux modes de vie : celui de la forêt où Leemet a toujours baigné, et celui du village d’en bas, qui attire de plus en plus les habitants de la forêt.
Dès le début du livre, le lecteur sait ce qui va se passer. Le narrateur nous raconte le déclin de son monde. Les traditions ancestrales se perdent : les hommes préfèrent manger du pain plutôt que de la viande ; les louves ne sont plus domestiquées pour qu’on boive leur lait ; les hommes ont oublié la langue des serpents, celle qui permettait de contrôler la plupart des animaux ; la légendaire Salamandre a disparu.
Leemet, au début, est fasciné par la nouveauté qu’inspire le village : tout semble si attirant, que ce soit la nourriture, les outils, les vêtements etc. Mais, son choix restera celui de la forêt, notamment parce qu’il est influencé par sa famille et qu’il est attaché à son amie Ints. Il constate le délitement de son monde : certains vouent une haine féroce à ceux qui sont partis ; d’autres se raccrochent désespérément à leur mode de vie ou aux anciens dieux au point de frôler la folie. Ceux qui sont partis aussi ont tout rejeté pour adopter une nouvelle culture : le lien qui les unissait au monde animal et à la nature a totalement disparu ; les légendes sont perdues à jamais, reléguées au mieux au rang de contes pour effrayer les gens.
Ce livre est empreint de nostalgie mais aussi de réalisme. A aucun moment, il ne fait l’apologie de l’ancien mode de vie au détriment de l’autre. L’ancien monde comme le nouveau est emplit de violence et d’intolérance : son grand-père et lui-même ont massacré des gens innocents ; les villageois ont détruit la tanière des serpents.
Leemet constate que le christianisme a remplacé les anciens dieux mais que le schéma reste le même.
C’est une histoire originale, loin des intrigues conventionnelles. On peut le lire sur plusieurs angles : un conte fantastique, une ode à la nature. Je le comprends surtout ainsi : trouver l’équilibre et l’harmonie entre les anciennes coutumes et les changements que la vie apporte. Accepter les nouveautés sans oublier d’où l’on vient.
Le style d’écriture est fluide, agréable et enchanteur. Comment ne pas regarder d’un autre œil les serpents après ce livre ?
En tout cas, je vous recommande vivement cette histoire !